Le Queyras en raquettes,
randonnées hivernales en janvier

La digestion du réveillon de nouvel an à peine terminée, j’ai pris la route du Queyras pour une semaine de randonnée en raquettes !

Je ne sais pas pour vous, mais on me vante souvent les attraits du Queyras : Nature sauvage et préservée, météo incroyablement belle (300 jours de beau temps par an !), villages typiques et suffisamment de sentiers pour satisfaire les randonneurs de tout niveaux.

Et vous savez quoi ? On ne m’avait pas menti ! Waouh, quelle claque !

Bon, je reconnais que le premier jour de marche aura laissé un bilan mitigé, la faute à un enneigement pas vraiment généreux.

Note : Je vous donne le tracé des différentes randos (sauf pour la première qui fut un peu hasardeuse).

Faites un clic droit sur les liens intitulés GPX et choisissez « Enregistrer la cible du lien » pour télécharger les fichiers GPX qui vous permettront de suivre les traces sur une montre GPS (par exemple) ou de les importer dans une application spécifique.

Vous pouvez aussi cliquer sur les liens « Sitytrail » pour consulter les itinéraires en ligne.

Mais reprenons les choses dans l’ordre :

Jour 1, Queyras nous voilà

Après une longue route sans embouteillage, j’arrive sur place avec mes cinq copains. Nous logeons à l’entrée de la vallée Agnel à Fontgillarde dans le gîte des Hautes Terres.

Le logement est agréable, chaleureux et la cuisine bien équipée. A six, on l’occupe en entier sans se marcher dessus.

Il est aussi assez bien situé. Une voiture y est nécessaire pour faire les courses mais à l’inverse, on peut démarrer chaque journée directement du seuil pour rejoindre les sentiers de randonnée (et ça c’est top !).

Franchement, je recommande !

PS : Fontgillarde se trouve à 2000 m d’altitude, on démarre directement d’assez haut (et ça aussi c’est bien !).

Jour 2, un nouveau terrain de jeu

11 Km | 900 D+ | 3h15

Le ciel est couvert et nous nous engageons sur un versant sud. Mauvaise idée, l’enneigement y est pratiquement inexistant jusqu’à 2300 m d’altitude.

Nous passons la première partie de la journée à suivre les bandes de neige comme on peut. Mais plus on s’élève, plus on en trouve !

Nous devons revoir nos objectifs du jour. Pas de sommet mais un bout de crête qu’on devra attaquer vraiment bien dans le pentu. Les jambes chauffent, et je pousse comme un bœuf sur les bâtons lorsque j’ouvre la voie. Nous sommes loin de la légèreté des bouquetins et des chamois !

La fin de l’ascension se fait dans le brouillard. Nous voyons à peine un à-pic vertigineux une fois arrivés en haut.

la loi de la frustration étant ce qu’elle est, à peine redescendus de 100 ou 200 mètres, le ciel se dégage. Nous avons loupé de peu une vue qui est sans nul doute merveilleuse.

Par contre, la disparition des nuages dévoile le versant opposé. Et là, là (!), ça devient vraiment bien. On devine des traces de ski de rando dans tous les sens, au-dessus d’un bois de mélèzes, tout droit en direction d’un col qui l’air assez sympa 🙂

Jour 3, le Col Agnel

25 Km | 1225 D+ | 5h35 | GPX et Sitytrail

Aujourd’hui nous attaquons un lieu emblématique de la région : Le col Agnel !

Le col Agnel (2744 m) sépare les Hautes-Alpes (France) du Piémont (Italie). Amis cyclistes je vous encourage à en affronter l’ascension côté italien sur le versant Est, avec ses 10 derniers Km à 9.5% de moyenne de 1800 à 2740 m d’altitude elle ravira vos mollets 😉

Depuis Fontgillarde, la montée est longue mais régulière et peu difficile.

Début janvier, le refuge Agnel n’est pas encore ouvert mais sa terrasse parfaitement orientée nous permet de pique-niquer au soleil.

Arrivés au col, nous nous accrochons, le vent y souffle généreusement en permanence.

A partir de là, nous sortons des sentiers battus et longeons la crête en direction du Pain de Sucre. La plus grande partie du groupe fera l’impasse et nous grimpons donc à deux jusqu’au sommet qui culmine à 3208 mètres d’altitude, nous avons choisi de déchausser les raquettes et de laisser les sacs en bas.

Même s’il faudra parfois mettre les mains au sol, nous arrivons au sommet sans problème.

Nous découvrons les quelques longueurs de l’arrête sommitale qui permettent de rejoindre une toute petite aire de bivouac protégée du vent par un muret.

Ces longueurs s’avèrent délicates, nous progressons sur une congère qui surplombe des dizaines, voir des centaines, de mètres de vide. Mais le jeu en vaut la chandelle et nous prenons le temps de contempler un panorama transfrontalier à 360° !

Jour 4, Pic de Château Renard

17,5 Km | 1070 D+ | 5h | GPX et Sitytrail

Ce matin on attaque le versant que nous avons observé le premier jour de marche. Il est orienté plein Nord et est copieusement recouvert de neige. Direction l’observatoire de Saint-Véran et le Pic de Château Renard !

L’ascension se fait tranquillement. La montagne est marquée en tout sens de traces de skieurs, les dernières précipitations remontent à plusieurs semaines et la neige est bien croûtée.

Arrivés au col, nous croisons enfin d’autres marcheurs en raquettes. Ils viennent du refuge de la Blanche que nous visiterons demain.

Le groupe commence à fatiguer. Nous en sommes au troisième jour de marche et les kilomètres accumulés, ajoutés à l’altitude, alourdissent les jambes. J’ouvre la trace à un rythme modéré pour garder le groupe uni.

Ce rythme un peu plus lent nous amène à l’observatoire plus tard que prévu. Les estomacs protestent ! Heureusement, une fois en haut nous trouvons une table pour manger au soleil 🙂

Sébastien, le gardien des lieux, vient nous saluer. Ca fait une semaine qu’il est seul là-haut. Trop content de voir du monde, il nous propose de faire la visite des installations (trop bien !) et offre le café (une joie indescriptible s’empare des accrocs à la caféine).

Sébastien nous fait le tour des installations de l'observatoire de Saint-Véran et va jusqu'à nous ouvrir une des deux coupoles !

Hop ! Rechargés, nous poussons en vitesse jusqu’au Pic de Château Renard (2989 m). avant de nous engager le long de la crête pour rentrer « au plus court ».

L’itinéraire un peu acrobatique et nous mène dans les rochers, en plein territoire bouquetins. Nous n’en verrons pas mais les traces sont nombreuses, de même que les premières empreintes incontestables de loups !

Jour 5, vallée de la Blanche

22 Km | 1120 D+ | 5h30 | GPX et Sitytrail

Aujourd’hui nous formons deux groupes. Les premiers prennent un jour de repos et s’essayent à la conduite d’un attelage de chiens de traineaux avec Leilaventure tandis que j’emmène les autres à la découverte de la vallée de la Blanche !

Cette fois nous avons pris la voiture pour rejoindre la vallée voisine de l’Aigue Blanche. L’environnement est incroyable. Nous jouons plusieurs fois à saute-moutons au dessus du cours d’eau au fond de cette vallée ombragée.

Le rythme est plus sportif aujourd’hui ! Mes camarades sont en forme, nous parlons peut-être un peu moins et avalons le dénivelé à toute allure.

Il nous aura fallu au moins deux bonnes heures avant de profiter de la chaleur des premiers rayons de soleil. La vallée s’élargit et nous serons sur la gauche en direction du Col de Chamoussière puis du Sommet de Caramantran (3025 m) où nous mangeons en vitesse avant de redescendre sur le refuge de la Blanche.

Le rythme de la journée nous a ouvert l’appétit et nous commandons évidemment de belles parts de tartes aux myrtilles (chocolats chauds pour mes compagnons et grog pour moi) !

La journée aura vraiment été magnifique. Difficile d’imaginer mieux !

Jour 6, du côté de Clapeyto

18 Km | 1230 D+ | 5h | GPX et Sitytrail

Ca sent la fin. Nous en avons pris plein les yeux et plein les jambes !

Sur les conseils d’autres randonneurs, nous partons du coté des Chalets de Clapeyto, au départ de Brunissard. Ca ne peut pas être mal, même si ça ne battra pas la journée d’hier.

Grossière et heureuse erreur ! Si le départ dans une petite station nous bouscule un peu, la suite sera une véritable apothéose.

Nous quittons rapidement les traces de ski pour ouvrir la nôtre. Nous sommes les premiers à toucher la neige dans le secteur et ce sera comme ça pendant plusieurs kilomètres perdus au milieu de nulle part !

Nous mangeons sur la crête de Terre Blanche puis reprenons la route par Tête Noire et le col du Lauzon avant de nous attaquer à l’ascension du col de la Rousse depuis le Lac du Lauzon.

C’est un fameux morceau que nous affrontons chacun à notre rythme. Un dernier mur pour clôturer une semaine d’émerveillement dans le Queyras !

J’en veux encore ! 🙂

Le Queyras aura été une très belle découverte, mes amis avaient bien raison de me recommander chaudement d’en parcourir les sentiers. Merci ! 🙂

Il y en a pour tous les goûts. Mais c’est vraiment cet environnement protégé et sauvage qui m’a séduit le plus, ainsi que les nombreuses possibilités de « 3000 » (j’adore l’étage minéral !).

Il faudra que j’y revienne l’été. Peut-être sur le GR58 ?


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